Approche syndromique : à quand son inscription à la NABM ?
Depuis quelques années, de nouvelles techniques d’analyse de la flore de certaines cavités et de certains liquides de notre corps se développent. Reposant sur le principe de la détection par biologie moléculaire, elle facilite le diagnostic des maladies infectieuses. « L’approche syndromique » est non encore cotable à la nomenclature, laisse entrevoir une amélioration de la rapidité du diagnostic propice aux situations d’urgence. Une thématique importante qui sera abordée lors d’une conférence des JIB 2019.
« L’approche syndromique permet de rechercher simultanément et en un seul test l’ensemble des micro-organismes les plus critiques ou les plus susceptibles d’être responsables d’un syndrome infectieux, synthétise le Dr François Blanchecotte, Président des JIB. Au total, une vingtaine de bactéries, une dizaine de virus et éventuellement des levures, peuvent être rapidement détectés au sein des cavités (buccales, vaginales etc.) et des liquides. » Elle évite les approches différenciées propres à la bactériologie, la virologie, la parasitologie ou la mycologie et permet « de poser un diagnostic en une heure ».
« Une très grande avancée »
Reposant sur la PCR moléculaire, elle est « particulièrement adaptée à l’urgence », notamment en cas d’infections méningo-encéphaliques, respiratoires et gastro-intestinales, par exemple. Dès le micro-organisme identifié, un traitement probabiliste peut être mis en place, augmentant ainsi les chances de guérison du patient. « Il s’agit véritablement d’une très grande avancée dans le diagnostic des infections dont doivent pouvoir bénéficier tous les patients potentiellement atteints d’infections graves », poursuit le Président des JIB.
Entre 100 et 140 euros par test
Cette technique existe depuis quelques années et se développe à l’hôpital. Néanmoins, elle est assez onéreuse : son coût oscille entre 100 et 140 euros par test. De plus, elle n’est pas inscrite à la NABM. Cela empêche donc son utilisation au sein des laboratoires privés de biologie médicale. « Les biologistes médicaux libéraux appellent donc la Commission de hiérarchisation des actes de biologie médicale (Chab) à se saisir de cette question cruciale afin de faire inscrire l’approche syndromique à la Nomenclature et de la forfaitiser », explique le Dr François Blanchecotte, qui rappelle que le forfait permettrait de fixer un tarif unique pour ce test multi-diagnostic, quel que soit la cavité ou le liquide exploré.